Un biocarburant de plus en plus plébiscité. Les chiffres sont en effet sans appel : + 30 % de nouveaux véhicules GNV immatriculés et + 40 % d’ouvertures de stations GNV/BioGNV en un an. Ainsi, depuis 10 ans, la mobilité au gaz vert continue son avancée tant dans les transports de personnes que de marchandises : au fil des années, le gaz confirme donc sa place de choix en tant qu’énergie alternative au diesel. Tels sont les principaux résultats du deuxième Panorama du BioGNV.
Fin 2021, on comptait ainsi 255 points d’avitaillement GNV/BioGNV ouverts au public, avec un rythme d’ouverture de deux stations par semaine sur l’année. Un déploiement en avance sur les objectifs fixés par la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), qui visait 140 stations en 2025 et 330 en 2028.

Un biocarburant pour une mobilité durable et décarbonée
Biocarburant issu de la dégradation de déchets agricoles, ménagers, industriels ou agroalimentaires par méthanisation, le BioGNV produit 80 % de CO2 en moins que le diesel et favorise une économie circulaire au cœur des territoires. Un carburant, facilement disponible, qui contribue à améliorer la qualité de l’air et s’inscrit dans l’objectif national de neutralité carbone en 2050.
Nettement inférieure à celles de l’essence et du diesel, l’empreinte carbone du BioGNV est comparable à celle des véhicules électriques. Le BioGNV n’est pas qu’un carburant, c’est aussi un débouché du biométhane – aussi appelé gaz vert –, produit majeur de l’économie circulaire des territoires et atout certain pour la souveraineté énergétique du pays. Grâce à ses bénéfices environnementaux, le BioGNV permet aux véhicules qui l’utilisent de bénéficier d’une étiquette Crit’Air 1, quelle que soit leur année d’immatriculation. Cette étiquette les autorise à circuler dans toutes zones sans entrave, y compris dans les zones à faibles émissions (ZFE) pendant les pics de pollution.

Un parc de stations multiplié par trois en 3 ans
Ces dernières années, le parc de stations BioGNV a augmenté de 30 % par an, aussi bien en termes de stations publiques que de stations privées. Ainsi, le déploiement des stations d’avitaillement en BioGNV est aujourd’hui en avance sur les objectifs nationaux. Aux 255 stations BioGNV ouvertes au public sur le territoire métropolitain s’ajoutent quelques 300 stations privées réservées aux transporteurs et aux collectivités. L’avitaillement des véhicules est extrêmement rapide : il suffit de 10 minutes environ pour faire un plein de gaz, comme pour un poids lourd traditionnel.
En Île-de-France, 43 points d’avitaillement sont désormais accessibless au public. Rien que sur l’année 2021, 13 points d’avitaillement publics sont venus compléter le maillage francilien, dont les premières stations présentes sur le périphérique parisien et d’autres stations directement accessibles au sein de la ZFE de la Métropole du Grand Paris, permettant ainsi d’accompagner les enjeux de la transition environnementale de la région.

Un carburant de choix pour les véhicules lourds !
Moins polluant et moins bruyant, le BioGNV constitue un atout pour les flottes publiques et privées de véhicules lourds : de nombreuses enseignes utilisent déjà ce biocarburant pour leurs activités logistiques. Aujourd’hui, plus de 15 000 poids lourds et bus roulent au BioGNV/GNV en France. C’est quatre fois plus qu’en 2014. La filière vise un parc de 71 000 véhicules lourds au BioGNV/GNV en 2030. En 2021, les véhicules BioGNV/GNV représentaient presque 5 % des immatriculations de poids lourds et près de la moitié des bus immatriculés en France. Si le nombre d’immatriculations de cars a presque doublé en 2021, les véhicules lourds, dans leur globalité, représentent 75 % des nouvelles immatriculations BioGNV/GNV. Au total, 30 526 véhicules roulant au BioGNV/GNV étaient en service fin février 2022.
En Île-de-France, c’est le BioGNV qui a été retenu en majorité par Île-de-France Mobilités pour faire rouler les bus et autocars en grande couronne&npsp;: sa flotte compte désormais 1 400 bus qui circulent au BioGNV. 29 centres bus sont d’ores et déjà raccordés aux réseaux de gaz pour assurer l’avitaillement en charge rapide ou lente. Dès 2025 en petite couronne et 2029 dans l’ensemble de la région, 100 % des 10 500 bus et autocars d’Île-de-France Mobilités seront propres, dont 70 % circuleront au BioGNV.

Avec une autonomie plus importante que l’électrique et une performance environnementale proche, le BioGNV/GNV est un carburant qui s’adapte parfaitement aux besoins des véhicules lourds et des transports en bus. Transporteurs publics et privés peuvent ainsi réduire leurs émissions de CO2 sans craindre pour autant les longs trajets.
Le BioGNV ouvert sur de nouveaux usages dans le ferroviaire et le fluvial
De plus en plus présent dans les mobilités, le BioGNV voit encore de nouvelles perspectives s’ouvrir. Son potentiel de développement s’annonce en effet important dans la mobilité ferroviaire et fluviale.
Du côté du rail, le BioGNV constitue une alternative au diesel et, avec son usage, le transport de fret ferroviaire deviendrait 100 % durable. Contrairement aux idées reçues, le rail n’est pas complètement électrifié. Chaque jour, 3 500 trains à motorisation diesel transportent passagers et marchandises à travers le pays. Ces trains doivent être remplacés d’ici à 2035 selon la SNCF et le BioGNV représente une alternative immédiate disponible. Plus encore, la transformation des rames actuelles se ferait à moindre coût. Les régions des Hauts-de-France et Nouvelle-Aquitaine étudient déjà un train « vert » roulant au BioGNV. Accompagnée par GRDF, cette expérimentation concerne et le fret, et le transport de passagers.
Du côté du fluvial enfin, si le transport par bateau émet deux à quatre fois moins d’émissions que le routier, les moteurs des péniches restent très polluants. Le BioGNV pourrait aussi devenir une alternative crédible pour la filière fluviale. Les expérimentations menées en Île-de-France ont monté que les bateaux hybrides circulant au BioGNV et à l’électricité émettent 90 % d’émissions de CO2 et 98 % d’émissions de NOx en moins que les bateaux à moteur diesel. Sur l’axe Seine, l’expérimentation Green Deliriver vise à équiper un pousseur avec un système hybride électrique/BioGNV qui reliera Mantes-la-Jolie au centre de Paris. L’objectif final de l’étude, menée avec la Communauté Portuaire de Paris, consiste à intégrer des solutions hybrides similaires sur 150 bateaux fluviaux. Une aubaine quand on sait qu’un bateau de fret évite la circulation de 50 à 250 camions en ville.
En résumé, le nouveau Panorama du BioGNV confirme clairement la dynamique de la mobilité gaz, levier important de la sobriété énergétique. 2021 a été une année dense pour la filière qui est en avance sur les prévisions nationales. Un objectif demeure : pouvoir rouler à 100 % au BioGNV dans l’avenir. Cet objectif ambitieux est loin d’être inatteignable et, malgré un contexte international délicat, l’AFGNV a tracé une perspective crédible pour décarboner 20 % de la mobilité lourde à l’horizon 2033 et la croissance du BioGNV en France devrait donc se poursuivre en 2022 et dans les prochaines années.
Découvrez en images comment fonctionnent les bus au GNV/BioGNV en Île-de-France