Le GNV, au service d’une mobilité durable
L’émission Parigo diffusée le 15 mai 2021 sur France 3 Paris Île-de-France a fait un focus sur le GNV, un carburant durable 20 à 30 % moins cher que le diesel et bien plus respectueux à la fois de la planète et de nos poumons.
Le gaz naturel pour véhicule (GNV) est le nom utilisé pour le gaz naturel qui sert à la mobilité. Il est composé à plus de 97 % de méthane. Depuis 2014, avec le scandale des émissions de particules liées aux moteurs diesel, la filière du BioGNV a émergé avec un gaz naturel bio. Le BioGNV, c’est la version renouvelable du GNV, un gaz vert qui a les mêmes caractéristiques que le GNV, mais qui est obtenu grâce à la méthanisation de déchets organiques divers comme les ordures ménagères, des déchets agricoles, des déchets de l’industrie agroalimentaires, des restes de restauration collective ou encore des boues de station d’épuration. Ce BioGNV est mis à disposition des acteurs de la mobilité par le biais de bornes dans des stations d’avitaillement. Avec le BioGNV, on peut donc rouler durablement avec un carburant produit localement, en réduisant les émissions de CO2 de 80 % par rapport au diesel.
Le gaz, une alternative verte pour nos moteurs ?
Le reportage du 15 mai de l’émission Parigo a rappelé que le GNV et le BioGNV sont des carburants alternatifs et écologiques pour nos véhicules. Cependant, ces deux carburants sont encore peu utilisés par les particuliers.
Il existe à ce jour trop peu de stations-services publiques délivrant du GNV, seulement 200 en France dont une quarantaine de points d’avitaillement publics en Île-de-France. En revanche, le GNV et le BioGNV sont bien plus utilisés par les mobilités lourdes, tels que les transports de marchandises, de déchets ou de voyageurs. Et c’est une bonne décision écologique puisque l’utilisation du GNV/BioGNV dans le transport routier permet de réduire considérablement son empreinte carbone sans compromettre une autonomie qui reste proche des modèles utilisant un carburant plus traditionnel. Ainsi, le recours au carburant gaz représente désormais une réelle alternative, d’autant que les points d’avitaillement connaissent aujourd’hui une belle expansion.
Les agriculteurs, producteurs de gaz vert, comme Mauritz Quaak à Chaumes-en-Brie (Seine-et-Marne) qui témoigne dans le reportage, participent activement au développement de ce nouvel usage ; l’Association des agriculteurs méthaniseurs de France (AAMF) a en effet annoncé en mars dernier son ambition d’ouvrir, d’ici 2025, 200 stations-services au GNV/BioGNV sur le territoire français avec pour objectif de mailler le territoire dans les milieux ruraux et semi-urbains. Car c’est bien là que le GNV et le BioGNV sont les plus utilisés, notamment pour les transports en bus et cars. En Seine-et-Marne, Transdev vient de réceptionner 29 bus GNV. Et c’est à Massy, en Essonne, que la RATP a déployé cette année, 143 bornes de rechargement au BioGNV, issu de la méthanisation. La RATP exploite déjà des bus au GNV et au BioGNV en périphérie de Paris et en petite couronne : c’est un choix stratégique en banlieue, le besoin d’autonomie étant plus important en 2e couronne parisienne qui offre en prime quasiment aucune émission de polluants.

Des carburants complémentaires
D’ici 4 ans, la RATP prévoit un parc de bus fonctionnant avec un mix énergétique 100 % renouvelable entre l’électrique et le biométhane. Il faut toutefois noter que le BioGNV possède quelques avantages sur l’énergie électrique :
- il est moins coûteux à produire et est économiquement accessible;
- il permet une plus grande autonomie ;
- il s’insère dans une économie locale. De cette façon, il encourage le recyclage de nos déchets organiques et il fournit un engrais capable de réduire l’utilisation de produits chimiques;
- il ne nécessite pas l’utilisation de métaux rares venant de loin pour construire des batteries ni des technologies onéreuses.
Ainsi, le gaz vert et l’énergie électrique se complètement en fonction des usages en polluant très nettement moins que les carburants traditionnels. Le BioGNV présente un bilan carbone quasi neutre et émet 50 % d’oxydes d’azote (NOx) et 95 % de particules fines en moins par rapport à un moteur diesel. Un avantage non négligeable pour un carburant respectueux de la santé et durable qui s’inscrit dans la transition écologique des territoires, comme l’a souligné à juste titre l’émission Parigo de France 3 Île-de-France, à voir ou à revoir.