Transition écologique

L’Île-de-France signe un nouveau Plan méthanisation en faveur de l’environnement

En novembre dernier, la région Île-de-France a adopté un nouveau Plan méthanisation particulièrement ambitieux. Véronique Coté-Millard, conseillère régionale Île-de-France, membre de la Commission environnement et aménagement du territoire, présidente de l’Observatoire régional des déchets d’Île-de-France nous en dévoile les grandes lignes.

Quel en est le principal objectif ?

Le Plan méthanisation s’inscrit dans une politique générale très ambitieuse de la région en faveur de l’environnement. Le budget 2020 vient d’être voté et, au global, la région engage 10 milliards d’euros d’ici 2024 dans sa politique environnementale, qui touche de nombreux domaines : les déchets, l’agriculture, la mobilité, la qualité de l’air… La méthanisation est au carrefour de nombreux sujets. L’objectif est d’atteindre 5 TWh/an de méthanisation avec injection d’ici 2030.

Quelles sont les nouveautés du Plan ?

Le Plan de méthanisation prévoit la création d’un cercle régional des acteurs de la méthanisation, un espace d’échange et de partage des bonnes pratiques. Il rassemblera les principaux acteurs de la filière, apportera un accompagnement technique et juridique aux porteurs de projet et organisera un événement annuel pour faire le bilan des actions menées. Un fonds régional de garantie permettra de limiter le montant de la caution pour les porteurs de projets, dans un objectif de consolidation du modèle économique de la méthanisation.

Nous souhaitons également améliorer la communication auprès des élus et des riverains, pour lever les freins et les inquiétudes autour des projets. Enfin, le développement de la mobilité durable avec le GNV/BioGNV est aussi un axe fort. Dans le cadre du Plan de Transport, 2 000 bus propres (GNV/BioGNV et électriques) seront commandés en 2020.

Le biométhane a donc toute sa place dans le mix énergétique francilien ?

Tout à fait ! C’est une énergie renouvelable qui contribue à la vie des territoires : elle s’inscrit dans l’économie circulaire, favorise le recyclage des déchets, est source de création d’emplois et de revenus pour les exploitants agricoles…

La Région est-elle adaptée au développement de la filière méthanisation ?

L’Île-de-France s’y prête particulièrement. L’agriculture occupe 48 % du territoire, offrant un gisement important, et le potentiel pour la valorisation du digestat comme engrais. C’est aussi larégion française la plus densément peuplée, ce qui représente une source importante d’intrants – déchets alimentaires et eaux usées – et une très forte densité des réseaux de gaz.

Tout semble réuni pour atteindre les objectifs ambitieux de la Région ?

Effectivement. La méthanisation dispose d’un vrai potentiel de développement sur notre territoire : les acteurs sont présents, les structures existent pour les soutenir, un budget de 10 millions d’euros par an a été voté. La dynamique est bien là : 43 projets sont actuellement à l’étude, dont 14 ont déjà obtenu les financements.

Le Plan de méthanisation soutiendra les investissements avec trois nouveaux appels à projets distincts :
– la méthanisation agricole ;
– la méthanisation territoriale, la méthanisation de biodéchets et de boues de stations d’épuration ;
– les projets innovants, tels que la microméthanisation.