Sigeif Mobilités* a pour vocation de faire émerger une filière GNV/BioGNV en Île-de-France afin d’offrir une alternative crédible au diesel et proposer aux entreprises un carburant propre pour la desserte de Paris et des communes de la région parisienne concernées par la Zone à Faibles Émissions (ZFE) et ainsi contribuer à améliorer la qualité de l’air en réduisant les émissions de gaz à effet de serre (GES).
Réza Meralli-Ballou, son directeur général, nous expose ses perspectives et les défis à venir, comme la recherche de foncier, une mission complexe en Île-de-France.
En ce début 2023, quelles sont les ambitions de Sigeif Mobilités ?
Pour 2023, nous souhaitons poursuivre notre travail en faveur de la filière et œuvrer au développement d’un maillage territorial plus important, malgré la difficulté à trouver du foncier en Île-de-France. Nous allons mettre l’accent en particulier sur le 100 % BioGNC et nous ouvrir à de nouvelles énergies. Notre façon d’intervenir consiste à lancer des appels d’offres, à porter le risque financier, en particulier pour des projets qui n’émergeraient pas spontanément, mais aussi à susciter des vocations avec d’autres acteurs.
Une nouvelle station d’avitaillement au GNV/BioGNV vient d’être mise en service à Réau (Seine-et-Marne) dans le parc de l’A5-Sénart. Dites-nous en plus sur cette nouvelle station.
Multi-énergies, la station de Réau propose à la fois du gaz liquide (GNL) et comprimé (GNC). 100 % bio, celui-ci est issu de méthaniseurs franciliens, en priorité seine-et-marnais. La station compte quatre bornes doubles BioGNC, quatre distributeurs GNL et deux compresseurs. Pour la réaliser, l’EPA Sénart a fourni un travail préparatoire d’une grande qualité avec une logique de planification. L’établissement a réservé une parcelle avant l’arrivée des entreprises avec des prévisions opérationnelles très précises. Cette station vertueuse s’inscrit dans notre positionnement pro-environnemental : nous avons voulu en effet faire bouger quelques standards avec, par exemple, une intégration harmonieuse à l’environnement existant et une maîtrise de la pollution lumineuse.
Est-ce que la mise en place de la Zone à Faibles Émissions métropolitaine accélère le développement de la filière ?
Oui, la Zone à Faible Émission du Grand Paris constitue un filet de sécurité, car le BioGNV est une solution très opérationnelle, disponible dès maintenant en quantités suffisantes contrairement à l’électrique qui doit encore se déployer à grande échelle. À ce propos, il persiste des difficultés pour les bus électriques par exemple, car il n’existe pour le moment qu’un seul constructeur. Autrement dit, le BioGNV profite d’un contexte très favorable avec une filière développée et des coûts connus : ce n’est pas un hasard si Île-de-France Mobilités a fait le choix du BioGNV pour une bonne partie de ses bus.

Quels sont vos prochains projets ?
Nous relançons actuellement le projet de station à Compans en Seine-et-Marne. Nous conservons son intégration locale en l’adaptant à une zone déjà pourvue et en l’ouvrant à l’électrique et en prévoyant une extension possible vers l’hydrogène. De plus, le projet de Saint-Denis, dont les travaux viennent de commencer, devrait être achevé d’ici le début du second semestre. Par ailleurs, nous continuons à établir un équilibre entre l’Est parisien, très bien pourvu en stations, et l’Ouest, encore peu aménagé.

(*) La SEM Sigeif Mobilités est détenue par 7 actionnaires : le Sigeif (Syndicat intercommunal pour le gaz et l’électricité en Île-de-France), la Caisse des dépôts, le conseil régional d’Île-de-France, GRTgaz Développement, le Syctom (Agence métropolitaine des déchets ménagers), le Siaap (Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne), et le Siom (Syndicat intercommunal des ordures ménagères de la vallée de Chevreuse). Elle est un acteur de référence de la mobilité propre multi-énergies en Île-de-France. Elle déploie un réseau d’une dizaine de stations publiques de distribution de GNV et de BioGNV sur le territoire francilien qui s’insère efficacement dans la politique des communes concernées par les obligations des ZFE.