Ce Syndicat Intercommunal pour le Traitement et la Valorisation des Déchets cherche aujourd’hui des solutions techniques innovantes permettant de réduire encore ce taux. Compte tenu du manque de filières de recyclage matière direct de certains déchets, notamment certains plastiques et caoutchouc, SITREVA s’interroge sur les possibilités de recyclage et de valorisation énergétique de ces matériaux.
SITREVA souhaite donc évaluer les opportunités de développement d’une unité de valorisation par pyrogazéification des déchets de son territoire (plastiques et caoutchouc notamment). Le gaz ainsi produit pourrait notamment être injecté dans le réseau de distribution de gaz exploité par GRDF.
C’est dans ce contexte que SITREVA et GRDF ont choisi de travailler ensemble pour accompagner le développement de l’économie circulaire, la Stratégie Énergie Climat francilienne et l’émergence de la seconde génération de gaz renouvelables, via la réalisation d’une étude de faisabilité d’une unité de pyrogazéification avec injection dans le réseau de gaz des déchets traités – a minima – sur le périmètre de SITREVA.
La réalisation de cette étude s’inscrit pleinement dans les objectifs de GRDF qui a pour ambition stratégique d’acheminer à horizon 2050 un gaz 100 % d’origine renouvelable. Les capacités de production de gaz renouvelable injecté dans le réseau de distribution de gaz connaissent une forte dynamique en France, atteignant actuellement 6 TWh, soit l’objectif fixé pour 2023 par la programmation pluriannuelle de l’énergie.
GRDF se positionne également comme un « catalyseur » du développement des filières émergentes de production de gaz renouvelables avec une valorisation en injection dans le réseau de distribution de gaz.
Un partenariat SITREVA-GRDF pour le projet d’une unité de pyrogazéification en Île-de-France
Pour sceller cette collaboration prometteuse, Stéphane Lemoine, président de SITREVA et Bertrand de Singly, directeur Client Territoires Île-de-France de GRDF, avec le soutien de Thomas Gourlan, président de Rambouillet Territoires, ont signé une convention de partenariat le 4 octobre 2021 relative à l’étude de faisabilité d’une unité de pyrogazéification avec injection du gaz renouvelable produit dans le réseau.
« Un beau projet territorial de valorisation énergétique des déchets qui se concrétise : une étude bientôt lancée et de nouvelles perspectives de production de gaz vert à proximité de Rambouillet. Un travail dans la durée qui porte ses premiers fruits. »
Bertrand de Singly, directeur Clients Territoires Île-de-France – GRDF
L’ambition de SITREVA est d’augmenter la part de valorisation des déchets traités et pour GRDF d’acheminer à horizon 2050 un gaz 100 % d’origine renouvelable.

La pyrogazéification, c’est quoi ?
Comme la méthanisation, la pyrogazéification repose sur le processus naturel de fermentation des déchets. Procédé thermochimique à haute température la pyrogazéification consiste à chauffer les déchets à plus de 1000 degrés en présence d’une faible quantité d’oxygène.
En dehors du résidu solide, l’ensemble du déchet est ainsi converti en gaz. La pyrogazéification correspond à la production de biométhane de 2e génération et viendra compléter le procédé de la méthanisation traditionnelle en permettant de traiter les déchets résiduels secs non fermentescibles souvent destinés à l’enfouissement ou l’incinération, pour produire un gaz renouvelable (ou de synthèse) injectable dans les réseaux de gaz existants.
La pyrogazéification permet de convertir en énergie de nombreux déchets aujourd’hui non valorisables sous forme de matière, ou techniquement et économiquement difficiles à traiter dans d’autres filières.
L’injection dans les réseaux de gaz issu de pyrogazéification permet de :
- contribuer, aux côtés du biométhane issu de méthanisation, à l’atteinte des objectifs de production de gaz renouvelables ;
- développer une nouvelle filière qui traite des typologies de biomasse difficilement valorisables en méthanisation (résidus agricoles non fermentescibles, biomasse ligno-cellulosique, etc.) ;
- créer des débouchés pour la valorisation énergétique des combustibles solides de récupération avec un rendement avantageux, et des rejets atmosphériques significativement moindres que la combustion et contribuer ainsi à l’objectif de diminution de la quantité de déchets enfouis définis par la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) : – 50 % d’ici 2025 ;
- aider au développement de l’économie circulaire et produire dans les territoires une énergie renouvelable (ou de récupération), à un prix maîtrisable, améliorant l’indépendance énergétique de la France.
Cette filière a atteint un stade de maturité suffisant et s’organise aujourd’hui, pour lancer les premières unités industrielles dès 2023.